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> Pierre Bazin (1931-2008)

Pierre Bazin

 

L’âge me donne le privilège redoutable de devoir rendre hommage à tous ceux qui nous quittent après avoir été, plus encore que des compagnons de route, des « éveilleurs ».

Ce fut le cas de Pierre BAZIN, défenseur du patrimoine, en même temps que défricheur de voies nouvelles, créateur tout autant que conservateur.

Pierre BAZIN est né à Dieppe, le 1er Novembre 1931 sous le regard d’un grand père, Raymond Bazin, auteur d’un livre intitulé « A travers les rues de Dieppe », dont le petit fils était très fier.

Les années de formation

Pierre BAZIN a passé toute son enfance à DIEPPE. Au collège Jehan Ango, son professeur de dessin, Raymond PALLIER, distingua en lui des dons pour la peinture et le dessin. Ses parents, bien loin de contrarier une vocation naissante, lui font donner des cours particuliers. Après le baccalauréat, Pierre BAZIN va poursuivre ses études au lycée Claude Bernard à PARIS, en vue de devenir professeur de dessin.

En 1954, il est maître auxiliaire à Chalons sur Marne. En 1957 il est appelé à servir en Algérie où l’armée, consciente de ses capacités, l’affecte au service cartographique. Après un passage à Nancy, il devient professeur titulaire à Caen, au Lycée Malherbe.

Les arts plastiques ne sont pas sa seule passion. C’est ainsi que l’on trouve dans un bulletin de la Société préhistorique française de 1965, l’article d’un préhistorien dont les illustrations, débris de poteries ou pierres taillées, sont dessinées avec une précision millimétrique par Pierre Bazin.

Mais Dieppe représentait pour le jeune Bazin, la terre promise. C’est là qu’il avait ses racines. Déjà, dès la guerre terminée, le château de Dieppe, qui n’était que ruines, l’attirait, mais il n’osait s’en approcher. En 1952, à 20 ans, l’archéologue de terrain trouvait à s’employer dans les sous-sols de l’Eglise Saint Jacques, où il découvrit un gisant en bois polychrome sculpté, du XVIIe, qui fut remis à l’honneur dans l’enfeu de la chapelle des Martyrs Canadiens. Sa réputation aidant, Lapeyre, alors Conservateur du Château, faisait appel à lui pour assurer la mise en lieu sûr de débris découverts au milieu des gravats, dans les fondations de la Tour Nord du Château. Un sauvetage qui permettra à celui qui sera, un jour, son successeur, Pierre Ickowicz, alors jeune étudiant, de reconstituer avec ces éléments, ce qui se révéla être une grotte artificielle conçue vers 1617.

Dans ce lent cheminement vers l’objectif suprême, il avait acquis une bonne expérience de la pose des affiches d’expositions dans les magasins, une aide bénévole… mais intéressée, comme il le dit lui même.

Après ces manœuvres d’approche vers un endroit auquel il était viscéralement attaché, c’est donc, en toute justice, que sa candidature au poste devenu vacant de Conservateur du Château Musée de Dieppe fut acceptée, fin 1965.

Les années d’accomplissement

C’est Georges Guibon, grande personnalité locale, Président des Amys du Vieux Dieppe pendant un demi-siècle, qui procéda à l’adoubement du nouveau Conservateur du Château Musée de Dieppe, en lui déclarant, lors de leur première rencontre : « ça va marcher parce que je sais que vous avez la tripe dieppoise », l’intéressé pensa : « Comme j’arrivai de Caen, je me suis dit qu’il devait avoir raison ».

La suite nous démontra que si Georges Guibon avait vu juste, Pierre Bazin dépassa largement les limites de l‘espace local qui lui était assigné.

Le 20 Juin 1966, fut inaugurée par Gaston Palewski, Président du Conseil Constitutionnel, sa première exposition temporaire consacrée à Isabey. Lorsqu’il prit sa retraite, 30 ans plus tard, les faiseurs de statistiques, qui ont l’art de déshumaniser toute vie, nous apprirent qu‘il avait réalisé 88 expositions temporaires, et enrichi les collections du Musée de 305 ivoires, 500 estampes, 243 peintures, etc. Mais si les chiffres révèlent l’ampleur du travail fourni, ils ne nous disent rien du magicien et de l’enchanteur que fut Pierre Bazin.

Il le fut par le verbe, en nous contant ses découvertes, l’histoire des choses, la traque persévérantes d’objets détenus dans des collections publiques ou privées.

Par l’imagination, en nous proposant des expositions parfois surprenantes comme celles consacrées à la jambe, à l’éléphant ou aux sirènes.

Par son ambition à nous faire connaître le passé mais aussi le présent, à travers une recherche incessante de la beauté dans l’art, sous toutes ses formes et à toutes les époques.

Cette nomination au poste de conservateur n’était pas une fin en soi, mais fut le départ vers de nouvelles aventures. Pierre Bazin n’était pas venu là pour s’enfermer dans la tour des ivoires, ou se consacrer à un travail d’érudit qui l’aurait ennuyé. Pour lui, « un musée ce n’est pas un cimetière, pas seulement des tranches de l’Histoire locale. Le problème dans un Musée, c’est d’ouvrir les yeux. Un objet, une œuvre d’art est chargée d’une infinité de significations. Et, il y a toujours un espoir qu’une partie de la signification soit révélée au visiteur – spectateur. Car le Musée est devenu un spectacle ! ». Un bel exemple nous fut donné avec l’exposition qu’il consacra au tableau de Joseph Vernet représentant le Port de Dieppe en 1765. Il se livra à une véritable mise en scène en faisant jaillir de cette toile les multiples personnages y figurant, pêcheurs, poissonnières, dentellières, ivoiriers en silhouettes découpées par l’artiste plasticien qu’il était fondamentalement.

Un talent dont il fit bénéficier la compagnie de théâtre Jehan Ango, dont il réalisait les décors, parfois à la minute même où les comédiens entraient en scène !

Mais en contrepartie, nous rappelait-il, « nous ne vivons pas dans le passé, nous vivons aujourd’hui. Des artistes travaillent aujourd’hui. Il est important de montrer comment leurs œuvres s’articulent ». C’est ainsi qu’il s’est fait l’ambassadeur dieppois du Fonds Régional d’Art Contemporain, tout en reconnaissant qu dans cette tentative d’appréhender l’art contemporain, « il est plus aisé de voir ce que l’on reconnaît, que d’accepter une nouvelle image de ce que l’on croyait connaître ».

Il faudra rassembler et relire les textes innombrables dont il est l’auteur, figurant notamment dans les catalogues d’expositions, composés par ses soins, et qui sont autant de réflexions destinées à guider le «visiteur-spectateur ». Sa dernière exposition « Objets de plaisirs » (1996) fut l’occasion pour lui de clore une carrière exemplaire, en montrant le chemin qu’il s’était efforcé de suivre pour notre plaisir partagé : « Etablir entre les œuvres un conversation à travers les siècles …plaisir d’une lecture multiple, de pouvoir confronter des formes d’expression toutes différentes mais, qui, sans s’opposer, se complètent… ».

Mais, pendant ces 31 années, le Conservateur, tenu par une discrétion bien compréhensible, qu’imposait sa profession, a montré la peinture des autres plutôt que la sienne ! Il avait pourtant commencé, avant sa prise de fonction, comme en témoigne sa participation à de nombreuses expositions, une carrière prometteuse qu’il a pu reprendre dès son départ en retraite (avec l’aide du chevalet qui lui fut offert, à cette occasion, par la Ville de Dieppe !).

Nous noterons en particulier cette œuvre majeure constituée par ces Images d’Evangile (29 toiles de 1,60 m. sur 1,30 ) exposées en l’Eglise Notre Dame du Raincy, puis en l’Eglise Saint Rémy de Dieppe, et dont il a fait don au Musée d’Art chrétien de León, en Espagne.

Nous n’oublierons pas d’autres aspects de cette riche personnalité, l’humoriste, le conférencier, l’homme des « saintes colères » toujours prêt à fustiger la bêtise humaine. A défaut d’avoir écrit des mémoires qui n’auraient pas manqué de piquant, Pierre Bazin demeurera également parmi nous grâce à un livre édité aux Editions Bertout en Août 2000, "Naissance à Miromesnil" qui reflète tout à la fois son intérêt pour Guy de Maupassant et un lieu chargé de souvenirs et sa passion pour l’histoire locale.

Il fut membre titulaire depuis 1967 de la Commission Départementale des Antiquités de la Seine-Maritime et depuis le 16 janvier 1971, membre correspondant de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen, une consécration qu’il partageait avec son épouse Christine Voguë-Bazin, depuis le 15 mars 1980.

Pierre Bazin a été présent pendant 42 ans au sein du Conseil d’Administration des AMYS DU VIEUX DIEPPE, succédant à son grand-père Raymond Bazin, membre fondateur en 1912. Il contribua largement à l’établissement et au développement de liens étroits entre le Musée et notre Association. Sa présence à nos côtés était rassurante par sa permanence et le fait qu’elle nous reliait à nombre de ceux qui ont assuré, au fil des années, la vie de notre Association.

Il participa encore à l’assemblée générale du 20 Juin 2008, au cours de laquelle il fut promu à l’honorariat. Il nous quitta le 25 Août 2008, pour passer à travers la haie, et rejoindre, dans cette éternité de lumière, que son pinceau savait faire surgir de la toile blanche, son épouse, Christine Bazin-De Voguë, décédée le 10 Février 2006.

Au nom des Amys du Vieux Dieppe, nous tenons à exprimer à la famille de Pierre et Christine Bazin, toute notre profonde amitié et toute notre reconnaissance pour l’œuvre accomplie dont notre Association aura à cœur de conserver le souvenir.

Maurice DUTEURTRE

 

Article paru dans le bulletin n° CXIX de 2008, intitulé "Nécrologie Pierre Bazin"

Contributions aux bulletins des Amys du Vieux Dieppe

Bibliographie sommaire

Autour de Pierre Bazin

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