> Michel Fécamp
Les présidents des Amys du Vieux Dieppe de 1912 à nos jours
7ème Président des Amys du Vieux Dieppe, de 1990 à 1991
Véritable figure offranvillaise et dieppoise, ce fut un homme affable, compréhensif pour bien des choses, sans cesse prêt à rendre service aux uns et aux autres, et toujours de bonne humeur…
Michel Fécamp (1906-1991) est né à Offranville le 9 mars 1906. Ses parents furent de modestes agriculteurs à Ambrumesnil. Il fréquenta l’école communale d’Offranville, et souvent il évoquait son admiration pour son vieux maître d’école, « le père Pruvot ». Il aimait à rappeler souvent qu’il était diplomé d’E.C.O. (École Communale d’Offranville).
Il travailla tout jeune dans le notariat, d’abord en 1921, à Ouville-la-Rivière, puis chez Maître Glin, alors notaire à Offranville où il devint Principal Clerc jusque vers 1934. C’est à cette époque qu’il s’associa à Dieppe, avec M. Hurpin, dans une agence d’affaires datant de 1912. Vers 1939, il reprenait seul l’affaire. Décidé à jouir de sa retraite, le 1er avril 1971 il laisse la Direction de son affaire à son fils Antoine. Mais il conserva tout de même un bureau, le « sien », pour s’occuper de « ses affaires », c’est-à-dire des « Amys du Vieux Dieppe » et de recherches dans diverses archives. C’était en quelque sorte, son « bureau-détente » qu’il appréciait.
Dans sa jeunesse, il avait été comédien, ce qui lui faisait dire souvent qu’il avait, sur les planches, connu sa femme Simonne Legras, qu’il épousa en 1932.
Pendant une vingtaine d’années, dans les années 1950 et 1960, il eut un mandat électif à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Dieppe. Il fut aussi l’un des tous premiers à être membre de la FNAIM (Fédération Nationale des Agents Immobiliers ). Avant la guerre 1939-1945, ne fut-il pas aussi, l’un des dévoués trésoriers de l’Aéro-Club de Dieppe avec son bon ami Legendre ? Ne fut-il pas aussi en mai 1937, le Président de la section des Modèles Réduits ? Son esprit du terroir, ses talents de véritable conteur cauchois, étaient appréciés de tous. Il savait raconter ses histoires cauchoises avec un accent pur quand il le désirait. Il savait aussi les écrire. Certains Offranvillais se souviennent encore des revues, vers 1930, comme
« Offranville en Revue ».
La plupart de ses ouvrages historiques comportaient toujours des pages d’humour reflétant le caractère de l’homme, sa franchise, sa loyauté et sa courtoisie envers tous. C’était aussi un homme qui aima le social. A Offranville, quand il s’occupa des dossiers lors de la création des premiers logements sociaux, beaucoup de ménages purent apprécier leur acquisition au moment de la loi Loucheur. Aspect moins connu, Michel Fécamp appartenait alors au « Mouvement des Républicains de Gauche », ce qui lui valut quelques réflexions du maire d’Offranville, M. Piquet, lui disant par exemple : « Tu mettras bien la Révolution dans le pays, tu es un Rouge ! » Michel Fécamp se plaisait à rappeler, à son entourage, ce que lui avait dit le maire de l’époque.
Pendant la dernière guerre, Michel Fécamp fut mobilisé dès septembre 1939, mais devait rentrer dans ses foyers en 1940. C’est alors qu’il commença à s’intéresser à l’histoire d’Offranville.
Lors du débarquement canadien, le 19 août 1942, il était présent. Il aimait d’autre part le football, d’abord comme joueur puis comme dirigeant, et était secrétaire d’une section d’athlétisme. A Dieppe, l’Office de Tourisme l’attira avant la guerre de 1939-1945, mais surtout après, à partir de 1948, avec l’Union des Commerçants de Dieppe avec les Pierre Delvallée, René Janvier, Jean Rédélé, Marius David, Raymond Rousseau, etc. C’était l’époque des Grandes Fêtes dans le square du Canada, époque des spectacles offerts à des milliers de personnes lors des quinzaines commerciales, des plateaux de variétés avec les Compagnons de la Chanson, Lily Fayol, Henri Salvador, etc. Il participa aussi à l’organisation des opéras et opérettes, les Cloches de Corneville, le Barbier de Séville, etc., sans oublier des spectacles plus locaux : « Jean Ango au Jardin de la Mer », « Charles Desmarets », etc.
Dans les années 1950, inlassablement, il s’occupa des fameux « Rallyes de Dieppe », rallyes automobiles dont on parle encore beaucoup.
Michel Fécamp eut une vie bien remplie ! Il s’est démené avec Mireille Bialek, dans des recherches fructueuses sur le lieu de naissance de Guy de Maupassant et pour le rétablissement du monument. Il s’occupa aussi des festivités pour le 50ème anniversaire du Débarquement du 19 août 1942, de la commémoration des 80 ans des « Amys du Vieux Dieppe », en 1992. Et ne devait-il pas aussi, en août 1992, célébrer ses noces de diamant ?
Il reçut la Médaille de Citoyen d’Honneur de la ville de Dieppe, puis en décembre 1990, celle de la commune d’Offranville. Il était même lauréat de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen pour un de ses ouvrages sur Offranville. Ses travaux menés avec grand soin et beaucoup de conscience étaient dignes d’une telle récompense. Il fut encore, avec le docteur Pierre Lesieur, l’un des fondateurs de l’association : « Dieppe, ville du Souvenir Canadien ».
Sa fibre d’Historien l’amena en 1975 à entrer au Conseil d’Administration des Amys du Vieux Dieppe, élu secrétaire-adjoint en 1978 pour devenir Vice-Président en 1980, et Président en 1991. Hélas, il ne resta guère très longtemps à la Présidence, car il devait décéder le 18 décembre 1991, à Dieppe. Ses obsèques religieuses se déroulèrent en l’église Saint Jacques, le 20 décembre, devant une nombreuse assistance.
En 1990, lors d’une cérémonie à Offranville, Jean Dasnias, le maire, en lui remettant la médaille d’honneur de la commune, avait su résumer l’homme :… « une volonté de progresser, une action sociale et politique en avance sur son temps, une verve de conteur cauchois, un goût pour l’histoire puisé dans le terroir, une immersion totale dans Offranville ».
On peut ajouter qu’il aimait aussi Dieppe et qu’il vint s’y fixer vers 1934, tout en ne perdant pas de vue le bourg d’Offranville qui lui était si cher et pour lequel il écrivit plusieurs ouvrages dont «Offranville, mon pays».